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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 17:38

Comme tous les ans, c'est dans la capitale de la coutellerie que l'on rencontre les meilleurs artisans et des hordes d'amateurs assoifés de ferailles diverses!

C'est tout d'abord l'occasion de récupérer auprés d'autres forumeurs des couteaux qui font l'objet d'échanges ou de reventes.
C'est ainsi que j'ai pu acquérir un couteau issu de la colaboration entre un forgeron bien connu J.P. Veysseyre et un industriel P. Cognet:

Tout le monde aura bien entendu reconnu le fameux Douk Douk, fabriqué par la maison Cognet depuis 1927.
Petit détail quand même, qui distingue le couteau ci dessus du célèbre couteau de brousse: celui ci est entiérement en damas!
Le damas acier-nickel a été forgé par J.P. Veysseyre qui a également entiérement réalisé et signé la lame, la mise en forme de la tole constituant le manche et la béliére et l'assemblage final étant réalisés par Pierre Cognet.
C'est Jean Pierre Veysseyre, présent sur le salon comme tous les ans, qui m'a donné ces explications.

A titre de comparaison, voilà le douk douk des villes en compagnie de son aieul, le douk douk de brousse.
La géométrie des deux couteaux est rigoureusement la même. Le douk douk damas ne porte bien entendu pas le marquage classique de l'original qui aurait été difficile à réaliser et disgracieux sur le damas.

Venons en à mes acquisitions directes sur le salon:

1) Les artisans

1-1) Alexandre Federbe
Cet artisan est spécialisé dans les couteaux japonisants. Je ne lui avais jamais rien acheté, le tort est désormais réparé avec ce superbe higonokami:

Le manche de couteau est comme celui du douk douk formé d'une tole repliée, mais c'est vraiment le seul point de convergence. En effet ce couteau est de type piémontais (lame sans blocage avec une lentille sur le talon de la lame) alors que le douk douk est un système à cran plat, un ressort étant monté dans le pli de la tole formant le manche.
Ici le manche est en cuivre habillé d'un beau galuchat blanc qui assure une prise sans risque de glissement!
La lame forgée en acier français est revétue de cuivre lié à l'acier par une fusion du cuivre.

Cette photo montre bien l'état de surface du galuchat, une vraie rape! Admirer aussi le travail décoratif sur la rondelle.
On voit aussi la lentille qui permet l'ouverture du couteau et le maintien de celui ci ouvert par appui du pouce sur le dessus du manche.

1-2) Atelier du Lotus
Franck Thomas et son fils étaient venus de leur montagne corse avec une superbe collection de couteaux ..... corses, bien entendu.
Il s'agit cependant de productions luxueuses qui n'ont plus qu'un rapport lointain avec le modeste corniciulu du berger corse!
 Le manche est bien entendu une corne de bélier dont la texture superbe a été préservée lors du façonage du manche, mais la lame est en damas. Le dessus de la lame est partiellement guilloché et un petit diamant y a même été rapporté, ce qui rompt définitivement le coté rustique!

1-3) Mickael Moing, Souris informatique
Ce jeune artisan s'est fait une spécialisé de donner un aspect animalier à ses couteaux. Aprés lui avoir acheté un éléphant rose, j'ai trouvé cette année sur sa table une souris verte!

Cette "souris informatique" posséde des flancs en circuit imprimé. Mickael m'a cependant avoué que ce circuit ne provenait pas d'une véritable souris. La Société de Protection des Animaux peut donc être rassurée: Aucun animal n'a été maltraité pour la réalisation de ce couteau!
J'aime beaucoup la petite queue forgée dans le prolongement de l'intercalaire en acier. Noter aussi les petites oreilles en cuivre. L'oeil et la bouche sont également marqués sur la lame.

1-4) David Lespect
Un autre jeune artisan qui travaille dans un style plus traditionel! Sa production évolue cependant vers des couteaux plus techniques. Aprés lui avoir acheté l'année derniére un piémontais à platines titane et plaquettes en ivoire de mamouth, je lui ai acheté cette année un grand couteau frame lock, à platines en titane sablé, avec plaquettes partielles en bois de cerf.

Les plaquettes en bois de cerf assurent une excellente prise en main de ce couteau, dont le modèle sans plaquettes ne me convenait pas (manche trop mince pour moi)
On perçoit d'aprés le reflet sur le fil de la lame que David maitrise parfaitement l'affutage ogival de ses lames!

Le même fermé.

1-5) Patt, Le Rigolo
Cet artisan m'a fourni un joli petit couteau de type greffoir qui a baptisé Le Rigolo.
C'est vrai qu'avec sa forme de lame très particuliére, ce couteau a une drôle de touche!
Comme sur le couteau précédent que j'avais acheté à cet artisan, la lame est un sandwich avec coeur en acier moderne et flancs en vieux fers pour le coté rustique.

Même fermé, sa forme interpelle!

1-6) Eric Parmentier, Le Diabolo
Comme tous les ans Eric était présent avec sa charmante épouse Véronique, venus de leur lointaine Belgique.
Jusqu'alors j'avais acheté à Eric des couteaux habillés de bois variés toujours sélectionnés pour leur aspect spectaculaire.
Cette année je me suis laissé tenter par un modèle résolument moderne, avec platines en titane sablé.
Comme toujours la lame est en Niolox. Le système de blocage est le piston amorti inventé par Eric. Un ressort dans un tube pousse le curseur qui vient bloquer la lame.

Pour fermer le couteau, il faut libérer la lame en tirant le curseur vers l'arriére.

1-7) Alain Valette, Eclat et A.Tension
Encore un grand malade qui est incapable de faire deux fois le même couteau!
Cette année Alain était venu en force, avec Madame et ses deux filles!
La grande spécialité d'Alain est l'Eclat. Sur une base d'un couteau à friction de forme générale parfaitement définie, les variations dans la décoration sont infinies.
Cette année j'ai craqué pour l'Eclat 14-2006:
Sur des platines en titane anodisé et finement gravé, a été rapportée une bagette en acier "ficelée" par une tresse en argent.
La finesse des détails est hallucinante! Il faut vraiment regarder à la loupe!

Des gravures super fines simulent un craquelement de l'acier sous la pression de la corde d'argent!

Je me suis aussi fait piéger par un prototype d'un couteau appelé A.Tension

Il s'agit d'un couteau à cran forcé dont la singularité est que le ressort est extérieur aux platines et non comme d'habitude, dans le dos du manche.
On voit sur cette photo un des deux ressorts à boudin dont la tension se repporte au dos de la lame par un cable d'acier et une poulie.
On voit ici l'intercalaire soulevé par le talon de la lame et tiré vers le bas par le câble.
La tension du cable peut par ailleurs être renforcée par un passage du cable sur la poulie intermédiaire à droite de la photo.
Vous pouvez ici admirer le travail de ciselure sur les visseries et le bouchonnage sur les platines en titane.
Alain Valette est vraiment un fou du détail!


2) Les petits industriels

2-1) Atelier Perceval, L10 et "Le Grand"
L'atelier Perceval n'était pas présent à Coutellia mais avait organisé une journée portes ouvertes dans ses nouveaux locaux.
C'était l'occasion de tester les couteaux de cet atelier sur un superbe jambon et un excellent fromage mis à disposition des visiteurs à cet effet!
Outre ce casse croute sérieux, il y avait bien entendu des couteaux!
L'année derniére j'avais acquis un des couteaux de la présérie de 12 du nouveau modèle, le L10.
Cette année j'avais commandé un couteau de la production en cours, habillé de plaquettes en gaïac.
 
Le couteau de l'année derniére (en bas, habillé d'ébène du Mozambique) était le modèle liner lock, le couteau acheté cette année comporte en outre une lentille qui lui donne un petit air de piémontais, alors qu'il s'agit bien d'un liner lock. Cette lentille permet une ouverture du couteau d'une main.

Cette année aussi il y avait du prototype dans l'air:
Il s'agit d'un couteau, de type liner lock, mais dont la longueur ouverte est de 24 cm:  d'où son petit nom "Le Grand" qu'il n'a vraiment pas volé!
Ce couteau est inspiré d'un modèle du 18éme siécle et il utilise des matériaux de luxe et des finitions rafinées.
Le couteau que j'ai acheté est le n°2 d'une premiére série de quatre.

Les plaquettes sont en bois de cerf sambar, réputé pour la qualité de son grain. 

Le ressort est entiérement guilloché par Roland Lannier et les platines sont partiellement guillochées.
Noter l'intercalaire rouge entre les platines et les plaquettes.
Je souhaite une longue vie à cette nouvelle série qui confirme le savoir faire de l'Atelier Perceval.


Vous avez donc pu visualiser ici le résultat d'une journée de délire sur cet excellent salon qu'est Coutellia à Thiers.
Outre des couteliers tous aussi sympathiques et compétents les uns que les autres, les contacts avec les autres collectionneurs sont toujours aussi passionnants!



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